Le prestigieux Prix Francqui 2021 décerné à Michaël Gillon (ULiège) pour ses découvertes révolutionnaires en astronomie

Sa découverte de sept exoplanètes similaires à la Terre a déjà inspiré des centaines d’études scientifiques

Cette année, le prix Francqui 2021 en Sciences exactes sera décerné au scientifique Michaël Gillon (ULiège) pour ses recherches pionnières en exoplanétologie et astrobiologie. Il a conçu deux réseaux de télescopes robotiques, TRAPPIST et SPECULOOS, grâce auxquels il a pu étudier avec une précision inégalée des exoplanètes depuis la terre. Il a ainsi découvert sept planètes potentiellement habitables, qu’il a nommées « TRAPPIST-1 ». Il est ainsi le premier à avoir pu prouver que des planètes similaires en taille et en masse à la Terre ne gravitent pas seulement autour du Soleil mais également autour d’étoiles ultrafroides et que celles-ci pourraient abriter la vie. Le caractère révolutionnaire de sa découverte a été reconnu à l’unanimité par la communauté scientifique, dont la NASA, inspirant des milliards de personnes à travers le monde. Le jury – composé d’experts renommés et présidé par le professeur Ben Feringa, lauréat du prix Nobel de Chimie en 2016 – a décidé de récompenser ces découvertes majeures en lui décernant le Prix Francqui. 

Sept planètes potentiellement habitables

Jusqu’en 1995, les étoiles étaient vues comme des objets isolés. Les avancées technologiques ont permis d’établir avec certitude la présence (quasi) systématique de planètes autour des étoiles. C’est sur base de ces découvertes que Michaël Gillon - scientifique mondialement reconnu et spécialisé en exoplanétologie et astrobiologie - a mis au point deux réseaux de télescopes robotiques, TRAPPIST et SPECULOOS, lui permettant d’observer de plus près ces exoplanètes.

L’une de ses principales contributions porte sur la découverte et l’observation détaillée du système TRAPPIST-1 composé de sept exoplanètes (située en dehors du Système solaire) en orbite autour d’une étoile ultrafroide et similaires à la Terre en taille et en masse. Cette découverte sans précédent, réalisée en 2016, renforce l’hypothèse qu’il pourrait y avoir de la vie autour d’une autre étoile que le Soleil. Elle a connu un impact scientifique et médiatique considérable, inspirant des centaines d’études scientifiques.

Fasciné par l’existence d’une vie ailleurs, Michaël Gillon a concentré ses recherches sur les étoiles naines ultrafroides : « Comme leur nom l’indique, ces étoiles sont beaucoup plus petites et froides que les étoiles similaires au Soleil. Elles sont également beaucoup plus fréquentes dans l’Univers. Notre découverte du système TRAPPIST-1 a démontré qu’elles pouvaient abriter de nombreuses planètes de type terrestre suffisamment tempérées que pour potentiellement avoir de l’eau liquide à leur surface et donc permettre des conditions habitables. De plus, ce sont les seules étoiles pour lesquelles notre technologie actuelle est capable d’étudier la composition atmosphérique d’une planète semblable à la Terre. Peut-être qu’un jour, nous y détecterons des traces de vie ! C’est pour toutes ces raisons que j’ai axé mes recherches sur ces étoiles miniatures ».

TRAPPIST et SPECULOOS, des possibilités d’observation exceptionnelles

Afin d’observer de plus près ces phénomènes, Michaël Gillon et son équipe de chercheurs ont développé durant plusieurs années deux réseaux de télescopes robotiques innovants. Le premier, nommé TRAPPIST, servira de prototype à SPECULOOS. Ces télescopes, placés à différents endroits de la Terre, permettent des conditions d’observation uniques des exoplanètes.

Leur deux noms font référence aux origines du chercheur. « Je me rappelle être à l’Observatoire Européen de La Silla, dans le désert d’Atacama au Chili. Je réfléchissais à des acronymes qui fassent référence à la Belgique. C’est comme ça que m’est venue l’idée de « TRAPPIST » (TRAnsiting Planets and Planetesimals Telescope), en référence à l’une des catégories de bières belges les plus appréciées au monde. Le projet SPECULOOS (Search for Planets EClipsing ULtra-cOOl Stars) est arrivé plus tard, lorsque j’ai voulu lancer un projet plus ambitieux et qui s’axerait davantage sur les planètes potentiellement habitables ».

TRAPPIST et SPECULOOS offrent une précision d’analyse inégalée et rendent possible l’étude d’une série de caractéristiques inhérentes aux planètes grâce à la méthode des transits. Lorsque la planète passe devant l’étoile, elle créée une éclipse et cache partiellement l’étoile qui apparaîtra alors légèrement moins brillante. Au plus grande est la planète, au plus l’étoile sera éludée. Cette méthode permet ainsi de mesurer l’amplitude du phénomène et d’estimer la taille de la planète.

« Via d’autres méthodes, on a aussi accès à d’autres informations telles que la masse de la planète, sa densité ou encore sa composition atmosphérique… », ajoute Monsieur Gillon. « Le prochain objectif consiste à étudier les conditions de surfaces des planètes afin de déterminer si elles sont propices à l’existence d’eau liquide, et donc de vie ».

Un rêve d’enfant récompensé par le prix Nobel belge

Cet attrait pour une vie extraterrestre fascine Michaël Gillon depuis sa petite enfance. « Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je regarde les étoiles en me demandant s’il y a de la vie autour. Je ne me suis jamais amusé à retenir les noms des constellations, tout ce qui m’intéressait était la vie ».

Le professeur Pierre Van Moerbeke, Administrateur Délégué de la Fondation Francqui et lui-même lauréat en 1988, se félicite de ce choix.

Et Michaël Gillon d’ajouter : « J’ai déjà une reconnaissance internationale. Mais le Prix Francqui est particulièrement symbolique à mes yeux puisqu’il symbolise mes racines dont je suis fier. Je suis extrêmement honoré et ému d’avoir reçu le prix scientifique belge le plus prestigieux. C’est certainement un grand moment dans ma carrière ».

Pour planifier une interview avec Monsieur Gillon, merci de prendre contact avec Célia Roger (cr@whyte.be – 0478 82 74 70).

Pour découvrir le système exoplanétaire Trappist-1, n’hésitez pas à consulter les photographies prises par la NASA :  https://dox.uliege.be/index.php/s/vjPtfbwZQN9nWod

Francqui-Dossier de presse.pdf

PDF - 299 Kb

Célia Roger

Whyte Corporate Affairs

Didier Moreau

Responsable Médias & Relations Presse, Université de Liège

À propos de Fondation Francqui

Un prix prestigieux

Le prix Francqui est parfois aussi appelé le « prix Nobel belge », ce qui s’explique par l’histoire riche et le caractère international de ce prix. La Fondation Francqui a été créée en 1932 par le diplomate belge Émile Francqui et le président américain de l’époque, Herbert Hoover. À l’issue de la Première Guerre mondiale, tous deux ont investi dans diverses organisations scientifiques afin de stimuler la recherche en Belgique. Aujourd’hui, le conseil d’administration multidisciplinaire de la Fondation est presidé par le Comte Herman Van Rompuy, President Honoraire du Conseil Europeen, ainsi que par le Professeur  Pierre Van Moerbeke, l’Administrateur-Délégué.

Chaque année, la Fondation Francqui octroie un prix de 250.000 euros à un scientifique issu tour à tour des sciences exactes, des sciences humaines et des sciences biologiques et médicales. Plusieurs lauréats du prix Francqui ont par la suite reçu des prix internationaux, et parfois même le prix Nobel. C’est ainsi que les lauréats belges du prix Nobel de chimie, de médecine et de physique Ilya Prigogine, Christian de Duve et François Englert ont respectivement remporté le Prix Francqui en 1955, 1960 et 1982.